Au Québec, la quantité de déchets a diminué grâce à une meilleure gestion des résidus (recyclage et compostage) plutôt que par une moins grande production de déchets. Réduire notre consommation est la seule solution pour diminuer davantage la quantité de déchets envoyés au dépotoir.
Vous connaissez l’expression 3RV? Elle représente l’abréviation des quatre façons de réduire le gaspillage de nos ressources et prolonger la durée de vie utile des produits.
Réduction à la source
Réduire à la source (première étape vers une consommation responsable) signifie produire moins voire aucun déchet. La seule façon de vraiment réduire nos déchets, c’est de moins consommer. Éviter l’achat de produits qui ne sont pas essentiels. Un petit truc pour s’assurer que l’achat d’un objet sera vraiment avantageux, attendez une semaine avant de vous le procurer, si après cette période le désir pour cet objet s’est estompé, ne l’achetez pas, par contre, si le besoin de cet objet est toujours présent, en faire l’achat vous procurera un vrai plaisir! Éviter d’acheter des produits à usage unique et choisissez des marchandises qui ne sont pas sur-emballées. Voici quelques exemples pour réduire notre consommation de produits et services non essentiels :
Procurez-vous seulement les articles dont vous avez vraiment besoin, limitez vos achats, évitez le gaspillage.
Optez pour des objets durables ou réutilisables.
Louez ou empruntez les outils ou équipements peu utilisés. Partagez les vôtres.
Achetez des produits comportant un minimum d’emballage (attention aux achats par internet qui sont empaquetés dans une quantité phénoménale d’emballages, spécifiez que vous désirez un emballage minimum). Évitez les barquettes en styromousse et les produits emballés individuellement.
Achetez des aliments et autres produits en vrac ou en grand format pour limiter les emballages.
Optez pour des sacs réutilisables pour tous vos achats.
Optez pour des contenants réutilisables pour votre consommation quotidienne.
Minimisez les émissions de gaz à effet de serre dues au transport en privilégiant des produits locaux et des aliments de saison. Limitez votre consommation de viande rouge productrice de plus de gaz à effet de serre que tous les transports réunis...
Évitez les contenants à usage unique, imaginez le nombre de tasses jetables, papiers essuie-tout, serviettes de papier, bouteilles d’eau qui ne se retrouveront pas dans un site d’enfouissement.
Apportez une boîte à dîner "zéro déchet" qui contient des contenants réutilisables, des ustensiles lavables, une gourde et une petite serviette de coton. Compostez les pelures de fruits et de légumes.
Supprimez toute utilisation de verres en styromousse ou en plastique, utilisez plutôt des verres lavables. Un verre en styromousse prend plus de 1000 ans à se décomposer et un sac en plastique prend plus de 450 ans…
Empêchez le gaspillage alimentaire.
Évitez de gaspiller l’eau dans la cuisine, rincez la vaisselle dans l’évier sans laisser couler l’eau. Remplissez la bouilloire de l’eau nécessaire sans plus.
Minutez votre douche, brossez-vous les dents sans laisser couler l’eau pour rien.
Évitez le gaspillage électrique, fermez les lumières dans les pièces non habitées. L’hiver, chauffez seulement les pièces habitées et ne surchauffez pas. Ouvrez le réfrigérateur et le congélateur le moins souvent possible, rassemblez les aliments à y entreposer et ouvrez la porte une seule fois. Limitez l’utilisation des climatiseurs et autres appareils consommateurs d’énergie.
Limitez l’utilisation de la voiture lorsque c’est possible de marcher ou d’utiliser le vélo.
Récupérez l’eau de pluie.
Pratiquez l’herbicyclage.
Compostez! Évitez ainsi l’enfouissement de déchets organiques qui contaminent les plans d’eau et émettent des gaz à effet de serre.
Évitez de gaspiller l’eau à l’extérieur l’été, lavez la voiture à l’aide d’un bac d’eau, rincez au boyau à la toute fin seulement.
Désabonnez-vous des publications papier inutiles ou donnez la priorité aux publications électroniques. Lisez les courriels à l’écran, ne les imprimez pas.
Réemploi
Réemployer un produit c’est le réutiliser soit en le modifiant très peu ou pas du tout.
Utilisez les pots et les sacs de plastique plus d’une fois (les sacs d’épicerie peuvent servir de sac poubelle).
Optez pour des produits vendus dans des contenants consignés.
Choisissez des contenants à remplissages multiples.
Conservez les sacs à lait pour congeler des produits ou pour les lunchs et conserver les contenants pour y mettre des restes. Réutilisez les bocaux pour faire des conserves ou entreposer des aliments achetés en vrac.
Emballez les cadeaux avec des matériaux réutilisés.
Apportez vos vieux vêtements dans les friperies et organismes appropriés.
Réutilisez les feuilles dont le verso est vierge. Imprimez recto-verso. Transformez le papier brouillon en carnets de notes recyclés. Réutilisez les enveloppes de retour pour votre courrier.
Donnez les jouets que vous n’utilisez plus à d’autres personnes ou à des organismes de charité.
Organisez des ventes-débarras.
Recherchez tout ce qui est rechargeable, lavable ou réutilisables.
Acheter vêtements et autres objets usagés.
Faites réparer les appareils qui ne fonctionnent plus au lieu de les jeter ou de les recycler tout de suite.
Récupérez l’eau de lavage des légumes pour arroser les plantes.
Laissez refroidir l’eau de cuisson des légumes, filtrez-la et congelez-la pour faire des bouillons.
Recyclage
Le recyclage consiste à transformer un produit en une nouvelle matière. La transformation peut rendre le produit complètement différent de son aspect original ou il peut demeurer semblable. Le processus du recyclage n’est pas sans impact. Le tri, le nettoyage, la fonte et la transformation en nouveaux objets demandent beaucoup d’énergie. C’est pourquoi il est important de réduire et de réutiliser autant que possible et de ne recycler qu’en dernier recours.
Choisissez des produits faits de matières recyclées.
Recyclez toutes les matières qui peuvent l’être.
Apportez les articles dangereux (piles, ampoules…), dans les dépôts qui les récupèrent (vérifiez avec votre ville)
Valorisation
La valorisation permet de donner une valeur à une matière que l’on croit être un déchet. Valoriser permet de transformer les déchets en ressources. Certaines matières pourraient être réutilisées plutôt que d’être jetées à la poubelle. Le réemploi et le recyclage sont des méthodes employées pour valoriser les déchets en choisissant de les envoyer ailleurs qu’à la poubelle. La valorisation correspond aussi à la transformation d’une matière résiduelle afin d’obtenir une nouvelle matière. Cependant, la valorisation arrive en dernière position dans la hiérarchie des 3RV, et on l’applique seulement s’il est impossible de réduire à la source, de réutiliser, ou de recycler nos matières résiduelles.
À ma grande surprise, en lisant un livre j’ai découvert que, au-delà des 3RV, il existe aussi les 3NJ! Les 3RV ont été élaborés pour améliorer la gestion des matières résiduelles. Le concept 3NJ, quant à lui, concerne les impacts de nos habitudes alimentaires sur l'environnement. Il reprend l’idée des 3RV mais se concentre surtout sur les produits alimentaires. Les 3NJ : ce sont des aliments nus, non loin, naturels et justes. Je vous rapporte ici des explications de Laure Waridel, cofondatrice d’Équiterre, auteure de "Acheter, c’est voter" et militante en faveur d’une alimentation responsable :
Nu
Nu concerne les déchets : l’emballage et le compostage. Le plus écologique est l’absence d’emballage. Il faut diminuer le plus possible la quantité d’emballages qui se retrouvent dans nos poubelles et choisir des aliments peu ou pas emballés.
Quarante pour cent de notre sac de déchets est constitué de matières organiques qui, une fois dans un site d’enfouissement, contribuent aux émissions de gaz à effet de serre (méthane), mais qui, compostées, deviennent un engrais formidable pour le jardin et pour l’écosystème.
Non loin
Non loin concerne l’achat local et la question de la mondialisation des marchés. Les aliments parcourent en moyenne 2600 kilomètres avant d’arriver chez notre marchand. Ceci a des conséquences non seulement sur l’écosystème à cause des gaz à effet de serre (CO2), mais aussi sur le transport et sur les communautés locales. Par exemple, nous produisons des pommes; nous en exportons mais nous en importons aussi beaucoup, en partie parce que les coûts du transport ne sont pas inclus dans le prix. Si nous payions le vrai coût environnemental du pétrole, la pomme qui vient de Nouvelle-Zélande coûterait plus cher que la pomme du Québec. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Ces aberrations sont dues à un système économique qui ne tient pas compte des coûts environnementaux et sociaux.
Naturel
Naturel concerne la transformation des aliments et l’agriculture. On parle beaucoup de la « malbouffe », mais on devrait aussi parler de la « mal-agriculture » avec les pesticides, les engrais chimiques, les OGM… Naturel signifie que les aliments sont cultivés de manière aussi écologique que possible, ne sont pas transformés et le moins possible raffinés. Aujourd’hui, des produits chimiques interviennent dans la transformation des aliments pour les conserver le plus longtemps possible. Cela est en partie dû à l’éloignement et à la préservation. On pourrait aussi parler des risques liés à l’irradiation des aliments, etc… Optez pour les aliments moins transformés ou biologiques.
Juste
Juste est peut-être celui qui est le plus difficile à obtenir. Il s’agit là de l’emprise des compagnies multinationales sur notre système agroalimentaire. Lorsque nous allons à l’épicerie, nous avons l’impression d’avoir le choix entre des centaines de produits, mais en fait ils sont commercialisés par quelques transnationales, principalement Nestlé, Altria (propriétaire notamment de tous les produits Kraft et Nabisco), Unilever, Procter & Gamble, Sara Lee, Pepsi Co., Coca-Cola, etc. Celles-ci détiennent souvent des actions dans des compagnies intervenant dans des secteurs connexes tels l’agrochimique et le pharmaceutique, concernés par le brevetage du vivant. Nous assistons à une prise en otage de notre système alimentaire. Ils ne nous vendent pas des aliments pour nous nourrir, ils nous vendent des aliments pour faire du profit. Il faut donc nous réapproprier notre alimentation en achetant à de petites entreprises, à des coopératives, à des entreprises d’économie sociale et en promouvant le commerce équitable…
En résumé, c’est par la réduction de notre consommation et la réutilisation d’un grand nombre de produits que nous arriverons à alléger le contenu du bac de recyclage et de la poubelle. Si le bac de recyclage et la poubelle sont moins pleins, automatiquement notre impact environnemental s’en trouve diminué ! Combien de sacs à déchets contient votre poubelle la veille du ramassage des déchets ? Est-ce possible de diminuer ce nombre ? Ces sacs contiennent-ils beaucoup d’emballages de toutes sortes et de contenants à usage unique ? Pouvez-vous composter les déchets organiques et ainsi diminuer de plus de la moitié vos déchets ?
À la maison, nous ne remplissons pas plus qu’un petit sac par semaine de déchets. Nous pourrions encore nous améliorer. Cependant, je n’ai pas la possibilité d’acheter tous les produits alimentaires en vrac puisqu’ils ne sont pas tous offerts dans ce format près de chez nous. De plus, l’un de mes garçons est allergique aux arachides ce qui limite encore plus nos choix. Nous choisissons donc de ne pas consommer certains produits à cause de l’emballage dans lequel ils sont présentés.
Nous déposons beaucoup d’objets dans le bac de recyclage. Ces déchets ne sont pas tous recyclés et certains sont jetés lors du tri qui est fait dans les usines. Le recyclage demande aussi des équipements et utilise beaucoup d’énergie pour transformer les déchets en nouveaux produits. Alléger le bac de recyclage est un défi de taille à relever!
Idéalement, c’est la réduction de notre consommation qui peut faire la différence. Donnons-nous des objectifs chaque semaine et commençons dès maintenant à réduire la quantité de déchets que nous laissons sur le bord de la rue !
Salut Stéphanie! En ce qui nous concerne, on pensait que ce serait facile de moins consommer mais je me rend compte que bien que nous ne soyons pas les plus grands consommateurs, on est incité à la faire quotidiennement. Chaque jour, nous devons prendre des décisions, certaines faciles, d'autres plus difficiles! Personnellement, j'applique la règle du 30 jours (du moins, j'essaie!) et ça fonctionne très bien. Jusqu'à présent, toutes les choses que je souhaitais acheter et pour lesquelles j'ai décidé de patienter, je n'en voulais plus au bout d'une semaine... Parfois moins! J'ai lu que beaucoup de personnes confondent besoins et désirs. Ce n'est pas parce qu'on veut quelque. House qu'on doit l'acheter... Dans quelques temps, on voudra autre chose! C'est l'a qu'on accumule une tonne de choses tant désirées qui sont maintenant devenues sont désirables! Merci pour ce billet qui m'inspire et m'encourage!
RépondreEffacerMerci Émilie de ton commentaire. Tu as parfaitement raison, la société incite à la consommation. On se trouve un peu marginal lorsqu'on fait des choix différents. C'est plus facile de faire partie d'un groupe qui prône les mêmes idées, on se sent soutenu d'une certaine façon. Mais beaucoup de personnes réussissent à vivre selon leurs valeurs même si leur entourage ne partage pas les mêmes idées. Confondre besoins et désirs, nous le faisons tous de temps en temps s'en le réaliser souvent. C'est rassurant de savoir qu'on est tous semblables n'est-ce pas!
Effacer